Millésime 2014 : « Une année de vinificateur »
Si le millésime 2014 s’est conclu sur une belle note côté ciel, les raisins nécessitent du tri et de l’attention en cave. Les blancs semblent plus avoir les pronostiques les plus favorables des professionnels.
«Le millésime s’annonçait compliqué. Il n’est pas simple à travailler, confirme Roland Masse, régisseur des Hospices de Beaune. Il faut se questionner sur chaque rentrer de raisins : comment va-t-on les travailler ? Est-ce que l’on fait partir rapidement les cuves en fermentation ou non ? C’est vraiment un gros travail de cuverie cette année.
Si l’on se base sur les résultats analytiques les degrés sont là, les maturités sont bonnes. Nous avons bien travaillé le tri et la qualité du raisin. La richesse en polyphénols à l’air jolie : les premières fermentations donnent de belles couleurs. L’équilibre acide semble pas mal. Si l’on se base là-dessus, on devrait faire un joli millésime, mais année extraordinaire sûrement pas.
En rouge, la situation est très disparate d’une appellation à l’autre, en fonction de la grêle ou non, des conditions du passage de la floraison. Le travail se réfléchit à la cuvée. Il n’y a pas une seule méthode de vinification cette année. Les raisins sont différents d’une parcelle à l’autre. »
Le vigneron de la Côte de Nuits pour les Hospices, Vincent Paindavoine, confie avoir vendangé de très beaux raisins dans les grands crus Clos de la Roche et Mazis-Chambertin (avec des degrés potentiels entre 12 et 12,5°). La qualité semblait plus disparate dans les Echezeaux.
Sur le plan quantitatif, la déception reste tout de même là. Avec une vente qui devrait se limiter à 550 pièces (fût de 228 litres) mis aux enchères le 16 novembre prochain.
Plus globalement, l’œnologue-conseil Kyriakos Kynigopoulos (il suit de nombreux domaines en Bourgogne), parle d’une « année magnifique en blanc ». L’équilibre et la maturité se sont donnés rendez-vous. En rouge, l’extraction se fait sans problème, mais il faut de la vigilance notamment du fait d’acidités volatiles élevées (lire ici). Les vignerons devront être « près de leurs cuves ». La Côte de Nuits semble une nouvelle fois s’en sortir plus favorablement que les autres vignobles bourguignons, en quantité au moins. « Les nuitons ont encore de la chance cette année », affirme l’œnologue.
Des premières impressions à confirmer, bien-sûr, dans les prochains mois.
Photo : Vendanges de pinots noirs, en Côte de Beaune, le 14 septembre dernier .
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