Vendanges 2012 : un millésime mémorable
La récolte bat son plein depuis quelques jours en Bourgogne. Sentiment général chez les vignerons : "Ouf, on y est". Certes mais où ?
Une phrase de vigneron bourguignon cette année 2012 ressemblait à ça : "En 30 ans de métier, je n’avais encore jamais connu une année comme celle-là". Ou encore : "C’est la première fois que je suis à ce point pressé de voir les raisins dans la cuve". Le millésime restera dans la mémoire de bon nombre de producteurs. Toutes les calamités pouvant s'abattre sur la vigne semblent s’être donné le mot ces derniers mois : gel printanier (en mai), floraison délicate, humidité au moment de la pleine pousse, grêle, mildiou, oïdium et même sécheresse par endroit en fin de cycle (Chablis a ainsi connu son mois d'août le plus sec depuis 1976). N'en jetez plus ! Mais, même quand la coupe était pleine, le ciel aura été cruel jusqu'au bout pour certains. Un dernier petit coup de grêle s'est abattu sur les bas de Santenay et de Chassagne la semaine dernière.
Une donnée est déjà acquise, la Bourgogne va connaitre à nouveau une petite récolte en volume. Avec toutefois de fortes variations selon les secteurs et au sein même de chaque vignoble. Sur certains villages, les rouges de la Côte de Beaune notamment, les rendements devraient être historiquement bas.
Et la qualité dans tout ça ? Les faibles rendements ont favorisé la maturité. Les raisins se sont concentrés en sucre facilement. D'autant que le mois de septembre a été, comme très souvent, lumineux et sec. L'état sanitaire des fruits, pourtant fragilisés par une saison particulièrement chaotique, s'est maintenu. Chez ceux qui ont essuyé les caprices du climat, le tri s'est évidemment s'imposé.
Certains producteurs ont décidé de récolter par tranche en fonction de l'avancée disparate des maturités. Au final, dans des vignobles comme la Côte Chalonnaise, relativement épargnée par les intempéries et la pression des maladies, les producteurs affichaient presque de l'euphorie au vu de la maturité et de l'état de leurs raisins. Dans le même temps, les acidités se sont maintenues à de bons niveaux promettant des vins bien équilibrés et concentrés. La météo s’annonce pluvieuse pour les prochains jours. La soupe à la grimace pourrait donc être de retour. Pour l’heure toutes généralités semblent donc vaines à propos de ce millésime 2012. A suivre donc.
Photo : Un raisin à Gevrey-Chambertin (1er cru Lavaux-Saint-Jacques) version 2012.
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